Petrus

Petrus est un des plus célèbres vins de Bordeaux et sans conteste le plus célèbre des Pomerol dont il est l’archétype suprême.

Deux personnes sont à l’origine de la renommée de ce vin exceptionnel : Madame Loubat qui le sort de l’anonymat et Jean-Pierre Moueix qui en fait un grand vin. Le seul défaut de Petrus réside dans la petite superficie de son vignoble. Si l’on ajoute à cela l'âge relativement avancé de ses vignes et sa petite production, cela donne 30 000 bouteilles que le monde entier réclame à cor et à cri.

Contrairement aux premiers crus classés du Médoc avec lesquels il rivalise, l'histoire de Petrus est mal connue pour une raison simple ; sa notoriété est très récente (seconde moitié du XXe siècle). On retrouve malgré tout vers 1850 une ancienne transaction dans laquelle il est précisé que Jacques Meyraud achète des terres situées à Gazin, plus connues sous le nom de Petrus. Plusieurs propriétaires se succèderont jusqu'en 1945, date à laquelle Mme Loubat en devient l'unique propriétaire et confie à Jean-Pierre Moueix la distribution exclusive de ses vins. Ceci marquera le début de l'histoire de Petrus telle que nous la connaissons aujourd'hui.

L’histoire de Petrus, c’est avant tout l’histoire de deux passions : celle de Marie-Louise Loubat et celle de Jean-Pierre Moueix. C’est Mme Loubat, qui était par ailleurs propriétaire d’un hôtel-restaurant à Pomerol et du Château Latour à Pomerol, qui racheta Petrus à partir de 1925 à la famille Arnauld, qui en était propriétaire depuis le dix-huitième siècle. Petrus était alors déjà reconnu comme un grand vin : l'ouvrage de référence Cocks & Féret le présente en 1886 comme l'un des meilleurs vins de Pomerol. Mme Loubat a beaucoup fait pour Petrus, mais celui qui porta ce vin au pinacle et en fit un des plus grands vins de Bordeaux est incontestablement Jean-Pierre Moueix. Corrézien de naissance, Moueix s'installe à Libourne où il crée l'une des plus grandes maisons de négoce. Le talent et la passion de ce visionnaire ne se limitait pas au vin : il était également un collectionneur renommé d'art contemporain. Jean-Pierre Moueix a commencé par être le distributeur exclusif de Petrus, avant d’en racheter des parts à Mme Loubat et d’en acquérir progressivement la propriété après 1964. Depuis 1969, date à laquelle il finalise le rachat total, Jean-François Moueix (le fils aîné de Jean-Pierre) et ses enfants sont les uniques propriétaires de Petrus. Son fils, Jean, poursuit désormais l'aventure à la tête de Petrus et du groupe Duclot. L'autre personne derrière le succès de Petrus est son directeur technique, Jean-Claude Berrouet, embauché en 1964. Jusqu’à sa retraite en 2008, cet œnologue de génie a produit une impressionnante série de 45 grands millésimes. Il est désormais consultant tandis que son fils, Olivier, oenologue et ingénieur agronome, le remplace.

Les raisons expliquant la qualité et la réputation exceptionnelles de Petrus sont nombreuses. Petrus bénéficie d'une position très privilégiée non seulement ses 11,42 hectares de vignes sont plantées sur le sommet du plateau de Pomerol à une altitude de 40 mètres mais la composition de son sol est exceptionnelle. C'est en effet le seul vignoble de l'appellation à reposer sur un socle argileux datant de plus de 40 millions d'années entouré de graves épais dont la datation remonte à pas moins d'un million d'années. Ces conditions lui assurent une excellente exposition au soleil et un drainage naturel grace à ce sol si particulier : les molécules d'eau restent enfermées entre les différentes strates. Même pendant les mois les plus chauds, les racines ont ainsi toujours accès à l'eau et sur les années les plus sèches la vigne est également à l'abri de grands stress hydriques. Les vignes de Petrus ont un âge moyen de 40 ans. La densité varie de 6 à 600 vignes à l'hectare pour les parcelles les plus anciennes jusqu'à 7000 pour les plus récentes. Depuis 1985, Petrus produit ses propres clones pour protéger la diversité végétale lorsqu'ils replantent.

Chaque millésime de Petrus est l’alliance de ce terroir exceptionnel et du soin méticuleux apporté à chaque étape du processus.

Alors que la récolte et l’éraflage restent manuels, depuis 2009 la table à tri optique automatique a fait son apparition. Les baies sont délicatement pressées avant leur vinification en cuves de béton. La macération dure habituellement de 15 à 21 jours afin de n’extraire des peaux et des pépins que les tannins les plus soyeux et les plus fins. La moitié du jus est aspirée doucement le matin, l’autre moitié en fin de journée. Après macération, le jus est transféré dans une autre cuve pour la fermentation malolactique. Le moût est pressé légèrement et il arrive que le vin de presse soit incorporé à l’assemblage final. Une fois la fermentation réalisée, chaque cuve est goûtée et seules celles qui sont assez bonnes sont mélangées avant que le vin ne vieillisse en fûts. Les fûts de chêne français sont remplacés par moitié chaque année. Lorsque les nouveaux tonneaux sont livrés par la tonnellerie, ils sont remplis d’eau pendant 15 jours pour neutraliser les tannins les plus agressifs. Ils sont ensuite scellés avec un joint en silicone au tout début du process afin de protéger le vin de tout contact avec l’oxygène. Il n’y a pas de coulage et les vins sont soutirés tous les trois mois. Dépendante de la qualité des raisins, la durée du vieillissement est différente d’un millésime à l’autre. Lorsqu’ils sont nécessaires, le collage et la filtration sont pratiqués avant la mise en bouteille.

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